« Les tiers-lieux peuvent-ils ouvrir la recherche à la société civile ? », un article d'Evelyne Lhoste

Résumé de l’article: Lhoste E. (2020), « Les tiers-lieux peuvent-ils ouvrir la recherche à la société civile ? », Cahiers de l’action, n°55, p. 13-19 https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-l-action-2020-1-page-13.htm 

Après avoir défini la notion de tiers lieu et ses liens avec le domaine du numérique et de l’innovation, l’auteure s’intéresse spécifiquement aux tiers-lieux de recherche et d’innovation, identifiés comme des laboratoires. Elle prend l’exemple des fablabs et catégorise leur fonctionnement autour de deux notions, d’une part des lieux « technocentrés » et d’autre part des lieux « sociocentrés ». Elle invite à envisager les tiers-lieux comme des dispositifs d’intermédiation socio-technique amenant un écosystème local vers la recherche et l’innovation pour les transitions.

Que nous apprend cet article sur les tiers lieux ?

Dans son bref article, E. Lhoste reprend dans un premier temps la définition originelle des tiers lieux, celle de Ray Oldenburg, selon laquelle les tiers lieux représentent des lieux sociaux tiers entre le domicile et le travail. Elle relie également l’émergence des tiers lieux à la culture du numérique. Par la suite, elle s’intéresse à un type de tiers lieux bien précis que sont les fablabs, laboratoires de fabrication, mettant à disposition des outils techniques pour créer. Les apports de l’article sont centrés sur ce type de lieux d’expérimentation. Elle relie ces lieux aux activités de recherche et d’innovation avec la dimension propre aux tiers lieux de rencontres et de partages autour d’intérêts communs. Pour elle, ces lieux sont le terreau pour le « développement de communautés innovantes locales », notion que l’on retrouve en d’autres termes dans les articles de A. Burret et C.Liefoogue. E.Lhoste introduit deux notions pour différencier les fablabs, ceux reposant sur une vision « technocentrée », centrée sur l’innovation technique uniquement et ceux « sociocentrés », qui « favorisent non seulement l’appropriation collective de questions de recherche, mais aussi l’innovation élargie dans ses objectifs et ses processus ». L’auteure parle alors d’innovation sociotechnique et s’intéresse aux intermédiations mises en oeuvre dans les fablabs qui transforment des lieux centrés sur la technologie en tiers lieux de recherche et d’innovation. Selon E. Lhoste, ce sont ces intermédiations « sociotechniques »qui permettent de créer un « écosystème local d’innovation pour les transitions ».  

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