Enfance post pandémie - 1/10/2022 - Journée de la parentalité - Mouroux

par Stéphane CUTTAÏA

Santé mentale des enfants : les conséquences de la crise sanitaire liée au Covid-19

(Vie publique – Au cœur du débat public, nov 2021)

Confinements, fermeture des écoles, atmosphère incertaine… La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a eu des effets majeurs sur la santé mentale des enfants. À l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant du 20 novembre, le Défenseur des droits a publié son rapport annuel sur les droits de l’enfant.

Dans le rapport de 2021 sur les droits de l’enfant, la Défenseure des droits, Claire Hédon, et son adjoint, le Défenseur des enfants, Éric Delemar, abordent la santé mentale des enfants. Ils rappellent en préambule que la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), contraignante pour les États, reconnaît « aux enfants des droits à la protection, des droits d’accès à la santé, à l’éducation, aux loisirs, et des droits à la liberté d’expression, à la participation ».

Le rapport souligne les effets dévastateurs de la crise sanitaire sur la santé mentale des enfants : stress, angoisse, troubles alimentaires, etc. Les plus vulnérables ont été d’autant plus touchés.

Des conséquences dramatiques

Selon le rapport, la pandémie de Covid-19 a davantage révélé que créé le mal-être chez les enfants.

La crise sanitaire a massivement confronté la population à la mort. La nécessité de protéger les personnes les plus âgées a désigné les enfants comme des vecteurs de contagion auprès de leurs grands-parents. Cela a créé des traumatismes.

La vie quotidienne a été bouleversée : confinements, arrêt des activités physiques ou de loisirs, fermeture des écoles, restrictions dans les déplacements…

Les effets sont divers :

– une perte de confiance dans l’adulte référent 
– les mesures de distanciation sociale ont créé un phénomène de désocialisation et augmenté les troubles psychiques 
– les troubles dépressifs ont augmenté jusqu’à doubler durant le premier confinement chez les 15-24 ans 
– les phobies sociales et scolaires ont augmenté 
– les confinements ont accru les risques d’addictions chez les jeunes (écrans, substances psychoactives) 
– le port du masque a eu un impact sur la capacité d’apprentissage des enfants en dissimulant la bouche des adultes

Toutefois, les confinements ont pu avoir des effets ambivalents sur les enfants :

– rapprochement avec leurs parents 
– desserrement de la contrainte scolaire 
– accroissement du temps de loisirs…

Les inégalités sociales ont été amplifiées. La crise sanitaire a frappé plus durement les plus vulnérables : jeunes, femmes, familles monoparentales, précaires…

Protéger la santé mentale des enfants les plus fragiles

L’épidémie a servi de révélateur à de nombreux problèmes et a rappelé l’urgence de mieux protéger la santé mentale des enfants les plus vulnérables.

Le rapport souligne que l’offre de soins en pédopsychiatrie doit être renforcée quantitativement sur tout le territoire afin d’assurer l’égalité dans l’accès aux soins. Ces besoins étaient préexistants à la crise sanitaire.

Le nombre de patients en pédopsychiatrie a augmenté de 60% en 20 ans quand la démographie des professionnels de santé décline dans cette discipline peu attractive (-7% entre 2012 et 2015 pour un âge moyen de 62 ans). L’absence de professionnels conduit ainsi parfois à des situations de surmédicalisation (surconsommation d’anxiolytiques chez certains enfants).

La Défenseure des droits est régulièrement saisie de situations d’enfants maintenus en secteur hospitalier, parfois en services pour adultes, faute de places dans des établissements plus adaptés (instituts médico-éducatifs). « L’hôpital ne doit pas pallier les défaillances des institutions » souligne le rapport. C’est pourquoi le rapport recommande, entre autres, la création de capacités d’hospitalisation en pédopsychiatrie à temps complet.

 

 

 

 

 

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