Télétravail : qualité de vie et ruralité ?

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par Didier Galet

Quelques réflexions sur le télétravail en vogue désormais, et de plus en plus associé à qualité de vie et ruralité… Des éléments repris de l’édition du 15 juin dernier de la Gazette des communes.

Comment le télétravail favorise l’équité des territoires

Le télétravail se démocratise, soulevant l’enjeu crucial du rééquilibrage des territoires français. Le développement de tiers-lieux pour télétravailleurs semble apporter une réponse efficace

Mehdi Dziri, Directeur général d’Ubiq, plateforme spécialisée dans la recherche de solutions de bureaux

“Le télétravail se démocratise, mais un constat paradoxal s’impose. D’un côté, des entreprises qui repensent en profondeur l’usage des mètres carrés de leurs bureaux et un stock croissant de bureaux vacants. De l’autre, un patrimoine d’immobilier tertiaire survalorisé dans les centres-villes. Cela soulève l’enjeu crucial du rééquilibrage des territoires français. Le développement de tiers-lieux pour télétravailleurs semble apporter une réponse efficace.

Hausse des loyers des bureaux, prix de l’immobilier exorbitants, baisse de la capacité à se loger en centre-ville, augmentation des temps de trajet domicile-travail et de l’impact carbone associé… L’hyper­-valorisation des cœurs de métropole éloigne à grands pas le concept de la ville du quart d’heure !”

Bien-être, performance et lien social

Le télétravail, cette pratique désormais ancrée, permet de s’affranchir de son lieu de travail pour mieux déterminer son lieu de vie. Pour accueillir les télétravailleurs, l’essor d’espaces de travail, de coworking ou de tiers-lieux proches du domicile est un levier à considérer.

De nouveaux modes de travail permettent en effet à chacun de choisir son territoire et de ne plus le subir. Encore faut-il lutter contre le manque de matériel ou d’espace, ou l’isolement. Le développement de lieux pour télétravailleurs sur l’ensemble du territoire est, en cela,  porteur d’un espoir : celui de mettre à disposition des espaces de travail sains et propices au bien-être, à la performance, au lien social, et in fine, de se réapproprier le choix de son lieu de vie.

De plus, cette avancée sociale répond aux besoins des entreprises en quête de leviers pour fidéliser les talents et en attirer de nouveaux.

Alors que près de 15 % des émissions de CO2 liées aux transports proviennent des trajets domicile – travail, ces lieux permettront aux télétravailleurs de s’affranchir des déplacements pendulaires. Le réseau Relais d’entreprises, par exemple, qui fédère en zone rurale des tiers-lieux d’activités en capacité d’accueillir des télétravailleurs, valorise les kilomètres non effectués en euros, par le biais des certificats d’économie d’énergie délivrés par EDF.

Résilience économique des villes secondaires

A cela et suite à l’obtention du label « Bas Carbone », s’ajoute la valorisation des tonnes de CO2 non émises. Cette innovation contribue à l’équité sociale au sein de l’entreprise : la prime collectée grâce aux collaborateurs qui réduisent leurs trajets pourrait être reversée à ceux dont l’activité demande de se rendre davantage au bureau. De quoi financer la hausse du prix du carburant pour ces salariés ou déployer des mobilités alternatives­.

En « replaçant » les télétravailleurs (et leur pouvoir d’achat associé) au cœur des territoires, les tiers-lieux favorisent aussi la résilience économique des villes secondaires. Comment ? En préservant une partie de l’activité économique et des dépenses courantes de ces habitants redevenus des vivants de ces zones, souvent qualifiées de « dortoirs ».

Enfin, ces espaces contribuent à développer l’activité locale en faisant appel à des prestataires de services, de ménage, d’entretien ou d’approvisionnement souvent locaux. A la clé : davantage de « vie » et d’activité économique locale­.

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